“Petits patrons, jeunes migrants” titre Libération. Pour illustrer la route de l’apprentissage “Instants Saveurs – Sophie, Franck, Cellou”

L’histoire de Cellou, jeune guinéen de 17 ans, est celle d’une  succession de hasards heureux qui lui ont permis de rencontrer Johanna, Assetou, Alice, Sophie, Franck et d’ouvrir la route pour se former au métier

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de boulanger, le métier qu’il rêve d’exercer.

Cet été Cellou a participé à un stage d’immersion de pompiers, organisé par Face et l’Ecole du Feu. Il y a rencontré Alice, salariée du groupe ENGIE, présente le jour de la cérémonie de clôture. Alice touchée par son parcours a parlé de la recherche d’apprentissage de Cellou autour d’elle. 

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Elle l’a mis en contact avec Franck et Sophie, artisans boulangers pâtissiers. Ils ont été tout de suite d’accord pour l’accueillir en stage et, dans la foulée ils ont signé en octobre un contrat d’apprentissage. Et pourtant, il y a quelques mois, au moment du 1er confinement Cellou était dehors, sans abri, la peur au ventre. Aujourd’hui il est de plein pied dans son apprentissage.

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Heureux et fier d’apprendre un métier.

Témoignage de Sophie Alicia, ma fille en 4ème, aborde en géographie le sujet de la migration sous toutes ses formes. Le professeur a demandé si quelqu’un  de la classe connaissait une personne qui avait traversé des frontières pour arriver en France. Elle… ma timide… a osé lever la main et a raconté brièvement l’histoire de Cellou. Toute sa classe était “choquée”; c’est le  terme qu’elle a  utilisé. Ils ont dit que cela n’arrivait qu’à la télé, dans les films. Son professeur a fini par la questionner un peu plus pour connaître le présent et  l’avenir de Cellou; quel est son métier, où habite-t-il, ou travaille-t-il, quel âge a-t-il ? Alicia ne connaissait pas tous détails de l’aventure de Cellou. Puis elle a esquissé un sourire lorsqu’Alicia lui a dit que Cellou était apprenti chez nous et qu’il travaillait mieux que les autres apprentis. Son professeur a souhaité à Cellou un bel avenir en France et un éventuel CDI parmi nous. Comme quoi, les journaux, l’éducation à l’école, l’échange entre adultes-enfants, les combats tels que les vôtres, permettent de bousculer des  a priori et faire tomber des barrières.

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Témoignage de Franck Je considère que c’est une chance de pouvoir aider Cellou, c’est une rencontre incroyable et je vous remercie de nous l’avoir fait partager.

Pour télécharger le témoignage – cliquer sur le lien http://sje92.fr/wp-content/uploads/2021/02/feuille-solidaire-route-apprentissage-Cellou.pdf

http://sje92.fr/wp-content/uploads/2021/02/Libération-ApprentissageMNA-Dossier-Texte-002.pdf

Libération du lundi 1er février, consacre quatre pages à la situation des “petits patrons et des jeunes migrants.”

Beaucoup de clichés volent en éclats…

Parole de Prix Nobel

Le Clézio dénonce les mauvais traitements infligés aux migrants en France

Le prix Nobel de Littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio se dit,  dans Le Journal du dimanche, “scandalisé” par les mauvais traitements infligés en France aux migrants, appelant le président français Emmanuel Macron a tenir “davantage” compte des défavorisés.

“Je reste scandalisé par la manière dont sont appliquées les directives du ministre de l’Intérieur” Gérard Collomb, déclare l’écrivain français. “Il préconise de la fermeté mais, sur le terrain, on est au-delà de la fermeté”, ajoute-t-il. “On continue à infliger de mauvais traitements à des gens sans défense”.

“Fermer ou ouvrir les frontières reste une question, mais une fois que les gens sont en France, il est inacceptable de mal les traiter”, ajoute-t-il.

Le prix Nobel de Littérature avait dénoncé, en janvier, dans une tribune publiée par l’hebdomadaire L’Obs “le tri” fait entre les migrants qui fuient leur pays pour des raisons politiques et ceux qui fuient la misère, y voyant “un déni d’humanité insupportable”.

Une politique migratoire également dénoncée par d’autres intellectuels français et des associations. Emmanuel Macron avait alors déclaré qu’il fallait “se garder des faux bons sentiments”.

“J’ai l’habitude d’être renvoyé à la naïveté car je suis traité de naïf depuis l’enfance”, explique-t-il. “Je ne suis pas naïf. Je vois simplement les choses différemment. Je préfère les artistes aux politiques. Mais je ne fuis pas la polémique et je tiens bon. Mon passé familial, mes origines bretonnes et mauriciennes, m’incitent à privilégier le partage. Donc, s’il le faut, je réécrirai une tribune contre les mauvais traitements infligés aux migrants”, prévient l’écrivain.

Rapport du conseil économique et social accablant

Le rapport du Conseil Economique et Social constate que, le jour de leurs 18 ans, 30% de ces jeunes sont mis à la rue en “sortie sèche”.

“C’est une mesure brutale, un gâchis éducatif et économique alors que l’on a investi pendant des années dans leur éducation et que la grande majorité des jeunes décohabitent de chez leurs parents vers 23 ans et s’insèrent dans le marché du travail bien après 25 ans.” 

“LAide sociale à l’enfance nous lâche à 18 ans au moment où on est en pleine reconstruction. Et quand, à 18 ans on bénéficie d’un contrat jeune majeur, on n’a aucun droit à l’erreur… Heureusement j’avais le soutien total de mon référent ASE, mais ce n’est pas courant comme j’ai pu le constater dans de nombreux cas”Témoignage Anne Solène, placée en foyer de 15 à 21 ans. Aujourd’hui  éducatrice spécialisée.

Didier FASSIN – Sociologue – Notre dispositif d’accueil des migrants est très déficient

Contrairement à sa réputation, à son image de pays des droits de l’homme, la France pratique l’une des politiques les moins accueillantes au sein de l’Europe de l’Ouest si l’on en juge par les taux d’accord en matière d’asile au cours des dernières décennies. Il existe cependant dans la Société française nombre de personnes qui aident, participent bénévolement aux soins, à l’accueil, au conseil juridique des réfugiés. C’est un point important. On ne peut pas de faire une idée de la politique de la France si on la réduit à la politique de l’Etat. Il y a une politique de la Société qui fait heureusement plus honneur à notre tradition supposée. 

Nous avons l’impression d’être pris dans un phénomène inédit alors que l’histoire du XXé siècle a été marquée par des vagues de réfugiés – depuis celle des Russes blancs après la révolution d’octobre de 1917 jusqu’aux boat-people

Quand on a commencé à parler des immigrés en situation irrégulière dans les années1990, le politique et le médiatique se sont rejoints autour d’une même représentation du clandestin, découvert dans une cale de bateaux ou à l’arrière de camions.  Or la majorité des personnes concernées avaient eu un titre de séjour légal, mais l’avaient perdu souvent suite à des modifications de législation ou  des pratiques dans les Préfectures. En fait c’était l’Etat lui-même qui produisait de l’irrégularité.

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Tous hors la loi – Eric FOTTORINO

C’est une tache sur ce début de XXIè siècle.

Cette tache ce ne sont pas les hommes , les femmes, les enfants -en bas âge, parfois – que nous envoient les guerres, les violences et les dictatures en tous genres. Cette tache, c’est notre incapacité à traiter humainement des êtres humains qui ont surmonté l’insurmontable, la maltraitance des bourreaux ordinaires, des trafiquants de misère, le cynisme intéressé des passeurs qu’on appellerait bien “trépasseurs” si le mot existait.

Une fois là on ne peut pas faire  comme sils ne l’étaient pas …. comme s’ils n’existaient pas

Face à cettte impasse tout le monde se met hors la loi ou quasiment. L’Etat pour appliquer a minima la convention de Genève. La police pour contrôler et réprimer. Les simples citoyens bénévoles et les associations pour venir au secours des réfugiés livrés à eux-mêmes, la compassion en guise de sauf-conduit.

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FOTTORINOA_Tous hors la loi